"Nous ne céderons pas tant que nous n'aurons pas obtenu un compromis concret sur la réduction progressive des subventions agricoles", a indiqué à l'AFP Ana Elisa Osorio, ministre de l'Environnement et des Ressources naturelles du Venezuela, qui mène la délégation du Groupe des 77 à Johannesburg.
Qualifiant la situation de "lamentable", Mme Osorio a notamment fustigé "l'Europe et les Etats-Unis", qui "ne respectent pas les règles du jeu et continuent à dépenser des millions en subventions" A Johannesburg, "les pays riches doivent garantir aux autres pays qu'ils mettront bien en application l'accord de Doha", selon Mme Osorio.
A Doha (Qatar), les pays industriels avaient promis d'ouvrir "des négociations globales" sur l'agriculture dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) visant "une amélioration substantielle de l'accès" des produits du Sud aux marchés au Nord, "une réduction de toutes formes de subventions à l'exportation en vue de leur élimination" et "des réductions substantielles des aides internes qui créent des distorsions commerciales".
Ils s'étaient mis d'accord sur un calendrier de négociations de trois ans "sans préjuger du résultat final des négociations".
Les subventions agricoles, évoquées à Johannesburg dans le cadre des négociations sur le commerce mondial, "créent une situation d'inégalité au profit des pays riches" en ruinant les agricultures du Sud", a rappelé Mme Osorio, qui se veut quand même "optimiste" sur l'issue des négociations de Johannesburg.
Lors des premières négociations du sommet, "nous avons senti une ouverture, car l'Union européenne dit considérer notre position avec intérêt. Mais il faut attendre la position américaine. Il va être très difficile d'aller au-delà des engagements de Doha, qui ont déjà été très difficiles à obtenir pour nous", a expliqué la ministre vénézuélienne.
"L'engagement des pays riches à appliquer Doha doit se traduire dans le plan d'application", selon Mme Osorio, qui espère pouvoir accompagner ces engagements de "dates" d'application précises d'élimination des subventions agricoles.
"La question des subventions agricoles, comme celle de l'aide au développement, toutes deux prioritaires" pour le G77, "vont être très difficiles à discuter, et les négociations se poursuivront jusqu'au dernier moment", a-t-elle conclu. |